
Callisto
Le tableau d’une femme indomptable, indomptée, et de l’au-delà du trauma.
Le mythe de Callisto, dans les Métamorphoses d’Ovide, conte une triple damnation. Callisto, la plus belle des suivantes chasseresses d’Artémis, est convoitée par Zeus qui ne refrène pas son désir pour la jeune femme. Il s’approche d’elle sous les traits d’Artémis elle-même et la viole. Or, Callisto avait fait vœux de chasteté à Artémis, et quand, lors d’une baignade, on remarque son ventre portant un enfant, Callisto est rejetée du clan et se voit contrainte à errer dans une forêt voisine. Quand Callisto enfante de la progéniture de Zeus, c’est Héra, prise de jalousie, qui la condamne à vivre dans un corps d’ours. Quant à l’enfant, Arcas, il est emmené et grandit au village. Une fois adulte, Arcas devient chasseur. Un jour, il part dans la forêt et tombe face à Callisto, alors qu’il allait commettre le matricide, Zeus intervient et vient les placer dans les cieux. Ils deviennent alors, respectivement, la Petite Ourse et la Grande Ourse.
C’est en cherchant ce que ce personnage mythique peut nous faire entendre aujourd’hui qu’il m’est venu l’idée d’appréhender l’histoire sous un autre angle. Et si nous arrivions face à une Callisto qui se réapproprie son histoire ? Et si Callisto réalisait que devenir ourse, aujourd’hui, serait se greffer une mâchoire redoutable, serait devenir une femme indépendante et insoumise ?